Le bateau dans son contexte historique :
Le Cormoran, à son époque, est une des série française les plus importantes. Sa polyvalence, ses performances, et sa tenue à la mer, sa taille retreinte en font un excellent voilier populaire. Son développement ne se fit qu’en Bretagne. Mais il est, à cette époque, un précurseur en tant que dériveur lesté. Résultant d’ longue évolution des bateaux de la baie de Morlaix sa jauge est établie en 1926 par la Société des Régates locale. Cette série est la première en France à porter le nom d’ un oiseau : le Cormoran. Victor Brix dessine le premier, puis vinrent Dervin, Silvant, etc… Le gréement marconi est prévu à la jauge, mais étant un peu pénalisant par rapport au gréement houari, il est abandonné. Le Cormoran est très vivant par petit temps, avec près de 2,50 m2 se voilure pour chaque m2 de surface mouillée. Malgré sa vitesse de pointe limitée par sa faible longueur, il est rapide pour sa taille. En même temps ses formes douces, son franc-bord élevé, l’inertie découlant de son poids… contribuent à en faire un excellent bateau de mer. A ses qualités marines s’ajoutent une grande facilité d’échouage soit dans une souille, soit en béquillant.
La restauration :
Une petite équipe dynamique de cinq personnes est d’abord constituée. Il s’agit de restaurer le Cormoran qui se trouve mal en point. Comme d’habitude en pareille circonstance les surprises se succèdent. Et surtout le démontage des pièces défectueuses se révèle parfois extrêmement difficile. Deux bers pour pouvoir travailler sur le bateau à l’envers et à l’endroit sont fabriqués puis viennent le décapage complet de la coque et du pont, la dépose du lest et de la quille. Un effort considérable !
Ce qui est intéressant à ce stade de la restauration c’est la réflexion qu’il faut avoir à tout instant : comment est fait ce bateau ou cette pièce ? si l’on décèle une modification du dessin initial, pourquoi ? est-ce mieux ou moins bien ? Il faut beaucoup d’humilité et de temps pour comprendre ce qui a été fait à l’origine, ce qui a été ajouté plus ou moins bien, et réaliser maintenant quelque chose de fidèle, de sérieux et fiable. Nos bateaux sont restaurés pour naviguer mais en les respectant le mieux possible. C’est l’intérêt de notre travail et c’est ce qui le rend passionnant. Puis vient le 13 juin 2012 la mise à l’eau d’un bateau après cette restauration « lourde », grand moment pour l’équipe qui en a eu la charge, aboutissement de plusieurs mois de réflexion, de travail, de problèmes posés et résolus. Notre association a supporté ce travail, l’équipe l’a magnifiquement réalisé, et nous sommes heureux du bon déroulement de cette affaire, et du fait qu’un beau bateau navigue maintenant dans un endroit légendaire : la Trinité-sur-Mer.
Un des aspects, mais pas le moindre, de cette restauration est le courant d’amitiés qu’elle suscite ; d’abord au sein de l’équipe de 5 qui s’est formée autour de ce projet, mais aussi l’élan de sympathie qu’elle crée autour d’elle, c’est à dire, tous ceux qui lui apportent leur aide spontanément que ce soit par leurs conseils ou les « coups de main » donnés occasionnellement.
Celui-ci est le dernier bateau intégralement restauré par une équipe d’Amerami.
L’exploitant :
Denys COURTIER, animateur d’ un groupe d’adhérents. Pour voir ce bateau et être embarquer veuillez adresser un mail en ce sens à secretariat@amerami.org, si vous êtes membres d’AMERAMI, vous devez utiliser le mot de passe figurant sur votre reçu fiscal. L’activité : L’équipe a pu profiter de la belle saison pour faire de nombreuses sorties et commencer à maitriser sa monture parfois délicate à manœuvrer mais combien agréable. Grace à la Sagemor, gestionnaire du port de La Trinité, nous obtenons un mouillage privilégié dans le Vieux Port et pouvons ainsi contempler notre œuvre depuis notre quartier-général, le BARTAB. Maintenant, Morskoul figure sur la carte postale de La Trinité en portant fièrement la flamme d’AMERAMI.
A vous maintenant de venir le voir et faire un tour si le cœur vous en dit !
Note :www.cormoran-morskoul.blogspot.com
Source : Un siècle de VOILIERS DE SERIE français et lémaniques, par Daniel Charles
ype : Dériveur type Cormoran
Immatriculation : 99
Architecte : Raillard puis Dervin
Date de construction : 1949
Matériaux coques : Bois
Matériaux pont : Bois
Gréement : Houari
Surface de voilure : 22 m2
Longueur de flottaison : 4.45 m
Largeur : 1.8 m
Jauge : 1.28 tx
Propulsion principale : Voile
Utilisation : Plaisance
Tirant d’eau : 0,50/1 m