L’Argonaute

Sous-marin de 400 tonnes

l'Argonaute à la Villette

Le bâtiment dans son contexte historique :

L’Argonaute est né après la guerre mondiale de 1939/45 au cours de laquelle les sous-marins allemands avaient fait trembler les Alliés tant ils avaient porté des coups mortels aux convois logistiques traversant l’Atlantique. La marine française avait été broyée pendant ces terribles années et sa construction navale figée pendant une longue période. L’époque avait heureusement changé et la guerre froide s’était installée. La reprise se traduisit par la construction de trois séries successives de sous-marins classiques. Les Narval de 1200 tonnes qui commençaient à s’extraire des modèles allemands ou anglais, les Aréthuse dont l’Argonaute est le premier de série, tranchaient carrément avec les options antérieures et enfin les Daphné que l’on nommera à juste titre les sous-marins à hautes performances.

On doit à André Girousse, ingénieur du génie maritime, et au port de Cherbourg, la construction de l’Argonaute de 1953 à 1957. Les directives de l’état-major visaient à faire de cette nouvelle classe des sous-marins de chasse, très silencieux, très manœuvrant, rapide en plongée et adaptés à la Méditerranée pour faire peser sur les sous-marins adverses, ceux du Pacte de Varsovie, une menace crédible.

Le résultat fut à la hauteur des espérances et les quatre Aréthuse tinrent leur place en Méditerranée, basés à Mers-el-Kébir d’abord, puis à Toulon ensuite jusqu’à 1982 pour l’Argonaute où le bâtiment fut désarmé. Plongeant à 200 mètres d’immersion, navigant à quelques nœuds en plongée, à 8 nœuds au schnorchel, avec une seule ligne d’arbres, option qui sera reprise par tous les sous-marins futurs des années 90, avec une ligne très élégante. Il fallait cependant caser les 48 hommes d’équipage dans un espace bien petit et terriblement inconfortable. Peu de place et surtout peu d’eau douce, mais beaucoup de fierté. Rares sont les classes de navires qui auront créé un tel esprit d’équipage au sein de cette petite catégorie élue de ceux qui ont navigué sur les « 400 » : la chasse…

Pour tout savoir sur ces bâtiments, deux liens vous amènent l’un vers les l’Encyclopédie des sous-marins français dont le tome 3 traite de l’Argonaute et l’autre vers un article très complet sur les sous-marins de cette classe, écrit par Jehan Marion dans Neptunia. Enfin le site de l’Argonaute lui-même au sein de celui d’Amerami attend votre visite.